QUELS SONT LES ENJEUX DE LA CAMPAGNE CONTRE LA COMMISSION DES PSYCHOLOGUES ?
Deux articles parus dans De Morgen en quelques mois, puis dans La Libre Belgique, et enfin tout récemment dans le Guide Social,
s’intéressent soudain de façon très critique à la Commission des Psychologues …
Si nous voulons rester sensibles à une approche non corporatiste du champ de la santé mentale et au respect de sa spécificité psycho-sociale, ne nous laissons pas abuser. Ce qui est véritablement en jeu dans les attaques menées contre la Commission des Psychologues, c'est la défense du secret professionnel, plus fragilisé que jamais, à un moment où l'érosion des garanties démocratiques protégeant les données personnelles est à ce point menaçante que la vice-présidente de l'Autorité de Protection des Données (APD) - Alexandra Jaspar - vient de donner sa démission pour ne pas cautionner de fatales dérives. La menace porte aussi sur une véritable politique de la santé mentale.
En lisant l'article publié le 16 décembre dans le Guide Social - et sans vouloir ignorer de légitimes questions[1] – il faut se rappeler qu'«un train peut en cacher un autre», tout en gardant à l’esprit que celui «qui veut noyer son chien l'accuse de la rage». Si nous gardons la tête froide, ce soudain intérêt critique pour la Commission des Psychologues dans la presse (2 articles dans De Morgen, puis un remake dans Le Soir et dans le Guide Social) devrait nous mettre la puce à l'oreille. En effet, si la commission est loin d’être parfaite, comparativement à son passé chaotique elle a été gérée ces dernières années mieux que jamais. C’est facile à démontrer. De plus, il est étrange de voir tout à coup critiqué par certains un système qu’eux-mêmes avaient institué (rémunération de la directrice[2], par exemple) et une institution dont ils ont délibérément entravé l’évolution.
À y regarder de près, il s'agit d'une cabale : l’important est d’en saisir les enjeux. Même si certains points sont sujets à critiques, ils doivent être recontextualisés plutôt qu'instrumentalisés. Ce n’est pas le lieu de tout détailler, mais il est malheureusement clair que ceux qui s’empressent aujourd'hui d’attaquer la Commission des Psychologues sont exactement les mêmes que ceux qui ont cautionné, sous l'ancien directeur, sa gestion désastreuse et des privilèges sans rapport avec sa fonction. Qui plus est, après l'avoir soutenue, ils ont empêché l'adoption d'un Arrêté Royal d’optimisation et de démocratisation de la Commission des Psychologues. Étaient notamment prévues l’élection directe par tous les psychologues inscrits de leurs représentants à l'Assemblée Plénière (l’équivalent d’un CA), la nomination d'un(e) psychologue - et non plus d'un(e) juriste - à la présidence, la désignation par le ministère de tutelle d'un Commissaire du Gouvernement chargé du contrôle de la gestion et des comptes.
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